LE SECTEUR AGRICOLE PRINCIPALE SOURCE DECROISSANCE INCLUSIVE ET DE SECURITE ALIMENTAIRE :LES PROPOSITIONS DE L’ODEP « MAI 2023 »

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A. BREF DIAGNOSTIC
1°) L’EXTRAVERSION DE L’ÉCONOMIE CONGOLAISE
Notre économie continue depuis 60 ans à reposer sur le secteur exportateur (mines et
agriculture de rente) et est dépendante de l’extérieur par la contribution de ce secteur au
PIB, les revenus d’exportation, l’importance du capital étranger investi et la technologie
étrangère utilisée. Les produits miniers sont restés irrémédiablement pour la RDC :

  • La base de son économie ;
  • La source principale de ses recettes en devises ;
  • La source de financement et d’approvisionnement du pays en matière première,
    bien de premières nécessités et d’équipements.
  • La garantie de son endettement extérieur et du service de la dette.
  • La source la plus importante de ses recettes publiques
    Dans une telle situation notre économique est très vulnérable. La détérioration des
    termes de l’échange et la chute des cours des produits primaires exportés par notre pays
    peut bloquer toute l’économie.
    2°) SITUATION ACTUELLE DE L’AGRICULTURE

La situation de sécurité alimentaire en RDC indique que 80 % de population vivent en dessous
du seuil de pauvreté, soit avec une consommation de moins de 2300 Kcal et 76 g de protéines,
ou 1.25 $ par personne et par jour. Le déficit alimentaire le plus important concerne : le riz, le
maïs, le sucre et la viande.
En milieu rural, le revenu annuel par habitant est très bas. Le système traditionnel est peu
productif et l’augmentation de la production est obtenue par la consommation d’espaces
supplémentaires.

Les rendements moyens des principales cultures vivrières obtenus dans ce système sont très
bas : 0,5 à 0,8 T/ha pour les céréales et les légumineuses, 3,7 T/ha pour la banane, 7 T/ha pour
le manioc, 1,4 T/ha pour l’huile de palme.
Ces faibles productivités sont le résultat des pratiques culturales inadaptées, de l’absence
d’intégration entre l’agriculture et l’élevage ainsi que du manque de relation fonctionnelles
entre la recherche et les producteurs.
3°) LA PLACE DU SECTEUR AGRICOLE
Ce secteur s’est maintenu dans un rôle d’accompagnement d’autres secteurs, c’est ce
qui l’a plongé dans une crise chronique qui s’est traduite par l’insuffisance de la
production alimentaire, l’insuffisance de l’approvisionnement industriel d’origine
agricole et la chute de la production agricole exportée.
Les principales contraintes et problèmes non résolus durant les années de direction de
l’Etat néo-colonial sont les suivants :
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Sur le plan économique, il faut noter :

  • La détérioration des termes de l’échange des produits agricoles exportés ;
  • La réduction du pouvoir d’achat des populations conduisant à un rétrécissement de
    la demande solvable ;
  • La localisation inadéquate de la production par rapport aux centres de
    consommation entraînant des besoins de transports aériens, des prix rendus
    consommateurs élevés par la multiplication des ruptures de charges et des
    intermédiaires ;
  • La dépréciation des infrastructures et l’insuffisance des moyens de transport, et
    surtout, la dispersion de la production ;
  • La baisse de la production de l’agro-industrie consommatrice des produits
    agricoles.
    Sur le plan institutionnel, il faut noter :
  • La croissance des fonctions bureautiques au détriment de l’appui technique, la
    multiplication des mécanismes fiscaux, l’absence de politiques cohérentes
    d’encadrement, de formation et de recherche, les expériences successives
    d’étatisation et de libéralisation qui ont désorganisé la production et la
    commercialisation, l’absence de données statistiques, la mauvaise utilisation des
    ressources et le manque de concordance entre la période de déblocage des fonds et
    le calendrier agricole etc.
  • Au niveau des institutions financières, la lourdeur administrative, les longs délais
    de mise en place des prêts, les taux d’intérêts non adaptés à la faible rentabilité des
    équipements, les conditions sévères d’accès au crédit, le manque d’organismes
    spécialisés pour l’agriculture paysanne ;
  • Au niveau des aides extérieures, le manque de coordination et la mauvaise
    définition des priorités.
    Sur le plan technique, il faut noter :
  • En milieu rural, l’insuffisance de coopératives, le niveau de formation insuffisant,
    la dimension réduite des exploitations, le manque d’outils et de moyens de
    préparation des sols, les difficultés de commercialisation et de stockage, l’absence
    d’intrants, une main d’œuvre essentiellement féminine, un faible rendement à
    l’hectare ;
  • Au niveau des exploitations dites modernes et de l’agro-industrie, l’absence
    d’investissements, l’abandon des plantations, l’absence de cadres intermédiaires
    formés aux techniques modernes, l’inorganisation de la profession, la vétusté et le
    vieillissement des équipements, la mauvaise gestion
  • Au niveau des intermédiaires, l’insuffisance des moyens de transports, des prix
    non stimulants pour les agriculteurs, les abus des acheteurs en position de
    monopole.
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    En conclusion, à qui la faute ? aux colonisateurs ? pourquoi le secteur agricole et rural
    qui occupe la grande majorité de la population est toujours dans un tel état ??
    B. LA NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE
    La politique de développement, basée sur les modèles d’économie primaire extravertie,
    l’import-substitution, la valorisation des ressources locales pour l’exportation, a surtout
    favorisé les villes et les couches privilégiées qui y habitent. Le développement endogène devra
    se tourner d’abord vers les campagnes et les populations pauvres qui y vivent. Nous allons
    devoir :
     réallouer une fraction très importante du surplus économique en direction du monde
    rural ;
     privilégier l’agriculture vivrière locale et, par conséquent, assurer une protection
    sélective des filières de production locales contre les importations et l’aide alimentaire
    permanente.
    Il s’agit d’un choix politique volontariste qui comprend six volets :
    B.1. APPUYER LES STRUCTURES D’ENCADREMENT DES PAYSANS
     Veiller à ce que le monde paysan soit en bonne santé et jouisse d’un équilibre nutritionnel
    et d’un système efficace de prévention sanitaire.
     Il doit disposer d’un espace économique suffisant, défini par les conditions d’accès à la terre
    et par le rapport des prix des facteurs de production et des produits.
     Il doit pouvoir défendre et étendre d’une manière autonome cet espace économique en
    s’organisant sur une base paysanne (association villageoise, groupement de jeunes,
    coopérative) et peser dans le rapport des forces politiques.
    Pour exploiter cet espace, les ruraux doivent utiliser soit leurs techniques traditionnelles
    ou intégrer des techniques culturales nouvelles, des matériels biologiques et des outils
    agricoles adaptés à elle-même et à son milieu naturel.
    Les autres modes de production (plantation d’Etat, grandes entreprises faisant des paysans de
    simples salariés), les dépossédant parfois de leurs terres, détruisent toute possibilité de
    dynamisation de ces sociétés rurales, celle d’un développement endogène.
    B.2. LA MISE EN AVANT D’UNE AUTRE LOGIQUE TECHNOLOGIQUE

Les systèmes culturaux et fonciers doivent respecter les équilibres de reproduction :

  • fertilité, contrôle des maladies,
  • association agricole /élevage,
  • respect des contraintes spécifiques de main-d’œuvre et du calendrier cultural,
  • respect du rythme d’accumulation possible en évitant un seuil d’endettement trop important
    par rapport aux ressources de l’exploitation.
    La recherche agronomique doit être orientée vers de nouvelles directions :
  • essor des cultures autochtones,
  • forme d’élevage lié à l’utilisation des fourrages et tourteaux locaux,
  • nouveaux systèmes de rotation des cultures adaptés aux problèmes de la conservation des
    sols,
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  • petite mécanisation, utilisation d’outillages qui augmentent le rendement des exploitants,
    réduisent la pénibilité mais sans se substituer à trop de main-d’œuvre,
  • promouvoir la recherche sur la chaine des valeurs des produits locaux ;
  • imaginer de nouvelles formes d’organisation de la recherche-développement de
    l’innovation technologique et de sa diffusion.
    B.3. LA RECONQUÊTE DES MARCHÉS URBAINS
    Dans la création de nouveaux produits, on doit, si l’on veut concurrencer le produit importé,
    intégrer les qualités appréciées dans les produits importés (goût, hygiène, présentation) sans
    négliger la culture alimentaire locale dans laquelle ces nouveaux produits prendront racine.
    Ils doivent avoir des qualités nutritives supérieures à celles de certains produits importés
    (riz blanc).
    La définition de ces produits exige un effort de recherche et de mise au point technique non
    déconnecté des conditions sociales de la production et de la consommation.
    Cette définition doit être faite en liaison avec les artisans et les firmes locales et être en
    référence constante à des analyses fines et consommation/nutrition sur base d’enquêtes de
    comportements alimentaires.
    B.4. LA RÉVISION DE LA STRUCTURE DES PRIX ET DÉLIMITATION D’UN
    CADRE RÉGIONAL D’ÉCHANGE
    Des prix au producteur stables et élevés sur une longue période peuvent permettre une autoaccumulation dans l’agriculture traditionnelle, le surplus pouvant être orienté vers des
    investissements agricoles de productivité.
    Les prix au consommateur doivent devenir vrais sans excéder ceux pratiqués dans les
    filières concurrentes. Ces prix doivent être pratiqués dans un contexte régional plus ou
    moins protégé des flux commerciaux des produits alimentaires importés, non par des
    interdictions mais par le biais de la fiscalité.
    Pour qu’une telle politique de prix soit respectée, il faut :
  • un ensemble de mesures sur la distribution des entrants,
  • le stockage des produits (pas de spéculation),
  • un système d’information des producteurs,
  • un régime de taxation des produits importé concurrents.
    Seules des mesures de protection sélective peuvent rectifier la situation de concurrence
    inégale actuelle qui pénalise les paysans congolais.
    B.5. LA MOBILISATION DE L’ÉPARGNE ET LA RÉGULATION DES STOCKS
    ALIMENTAIRES
    Elles sont nécessaires afin de reconstituer des mécanismes de sécurité et de lutte contre les
    aléas climatiques :
  • épargne monétaire,
  • stocks viviers,
  • troupeaux.
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    Elles ne doivent pas décourager l’essor de la productivité qui peut se ralentir si les stocks
    de sécurité sont prématurément considérés comme suffisants par les groupes villageois. Il
    faut surtout :
  • favoriser l’épargne monétaire,
  • réguler le stockage des produits, limité à ce qui est économiquement indispensable,
  • implanter des structures d’incitation à la consommation du surplus économique
    (magasins ruraux).
    L’épargne monétaire ou en grains peut être collectée sous la responsabilité d’organismes
    mutualistes associatifs, coopératifs, liés aux structures sociales et politiques locales.
    Les prêts à court terme peuvent être donnés grâce à cette épargne, pour l’achat des intrants
    à ceux qui en ont besoin.
    B.6. INTÉGRATION DES FILIÈRES DE PRODUCTION
    Tenir les prix rémunérateurs à la production durablement et maintenir la pression sur les
    prix aux consommateurs supposent une révision des coûts de commercialisation et de
    transformation qui peuvent être obtenus de la manière suivante :
  • intégrer le plus possible les opérations de transports, de transformation et de
    conditionnement sur une filière courte : rationalisation des coûts de transports, faibles
    coûts de structure, mode d’organisation sociale proche de l’artisanat ou semi-industriel
    (PME).
  • éviter le développement des grands opérateurs, intégrateurs qui créent des unités
    salariales coûteuses en regard de la rémunération des agriculteurs, et se trouvent
    rapidement en situation de monopole de fait (grandes entreprises de transformation,
    chaînes de distribution étrangères, grandes coopératives d’Etat, etc.).
    Le fonctionnement de cette stratégie exige :
  • un démarrage ferme du système fondé sur une accumulation initiale de stocks
    alimentaires afin d’éviter toute perturbation économique dans la période d’installation ;
  • assurer la coordination des différentes actions sectorielles et régionales et apprécier leur
    impact macro-économique sur les comptes de l’Etat et la balance des paiements ;
  • l’existence d’un nombre minimum d’accords de stabilisation des recettes extérieures de
    l’Etat, afin qu’il puisse adapter son régime de ressources pour garantir les transferts
    nécessaires vers les groupes paysans.
    C. ORGANISATION DES ACTIONS D’APPUI AU MILIEU RURAL ET AU
    SECTEUR AGRICOLE
    Pour mieux réussir notre politique agricole, nous procéderons, par la mise en place par
    groupement ou collectivité, des projets de développement intégrés dont nous allons expliquer
    les modalités et les principes d’organisation.
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    Les objectifs
    L’objectif principal à atteindre est l’amélioration du bien-être social de la population afin
    qu’elle puisse contribuer au développement. Le projet de développement rural intégré
    comprendra deux volets principaux :
  • le développement de la chaine de valeurs des produits végétaux et fabrication d’aliment
    pour bétail et,
  • la promotion rurale.
    La production végétale et animale permettra à la population de disposer des produits nécessaires
    à son alimentation et le surplus de récoltes lui procurera des revenus supplémentaires grâce à la
    commercialisation.
    La promotion rurale et urbaine va former la population à l’utilisation rationnelle des ressources
    animales et végétales et les préparer à assurer leur propre développement. Ici les responsables
    de l’agriculture travailleront de pair avec l’éducation, les pôles de santé primaire et les sociétés
    sectorielles et les unités d’entretien et de préparation des routes, etc….
    C.1. LA PRODUCTION AGRICOLE
    a) La promotion de la chaine des valeurs des produits végétaux
    La priorité sera donnée à la transformation à petite échelle des plantes vivrières (maïs, riz,
    manioc, arachide, haricot, patate douce et aux cultures maraîchères).
    Chaque groupement ou secteur, doit posséder un centre ou école pilote de mettre en place les
    techniques de transformations des produits locaux pour permettre d’ajouter une valeur, de le
    conserver plus longtemps et de faire face à la compétition. Cette politique permettre aussi de
    transiter à long terme aux cultures industrielles.
    Le développement de la chaine de valeur agricole permettra aux paysans d’augmenter leur
    capacité productive et d’augmenter la productivité et le rendement. Pour ce faire, l’attention
    sera mise sur :
  • sur les systèmes de culture (rotation, assolement, cultures associées) ;
  • sur les techniques culturales (labour et des principes d’utilisation de machines agricoles
    modernes) ;
  • sur l’importance de l’utilisation des semences améliorées ;
  • sur l’importance de la fertilisation et protections des cultures ;
  • sur les principes et méthodes de conservation et conditionnement des récoltes ;
  • sur les notions de pédologie et de l’agroécologie ;

  • Un accent particulier doit être mis sur l’utilisation des semences améliorées saines, des systèmes
    et des techniques culturales appropriés, l’utilisation des fertilisants et pesticides et les méthodes
    de conservation des récoltes. Ces points constituent la base même de l’amélioration de
    l’agriculture et de motivation des paysans : ils doivent être résolus avant de commencer la
    promotion de la chaine des valeurs proprement dite.
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    Les moyens de communication entre les différents villages et les centres d’écoulement de
    produits sont souvent déficients à cause de la mauvaise infrastructure routière et le surplus de
    récoltes est souvent condamné à la pourriture. Il faudrait donc combiner la restructuration et
    l’amélioration de l’infrastructure routière (routes principales et routes de desserte) avec la
    construction des greniers et la formation du paysan sur les techniques de conservation et de
    transformation. Cette combinaison pourrait aboutir à un bon résultat sur le plan psychologique
    et économique.
    Le problème de stockage et d’écoulement des récoltes doit être résolu avant de penser à la
    production intensive. Au fur et à mesure que la production agricole deviendra intensive, on
    pourrait envisager la construction des silos.
    b) Production animale
    Dans le cadre de la production animale ou élevage, le projet va se pencher surtout sur la création
    des fermes pilotes et sur les perspectives d’installation des complexes agro-alimentaires
    (amélioration génétique, élevage intensif, usines de fabrication des aliments pour les animaux
    et usines de production de conserves).
    Les fermes pilotes serviront de centres de multiplication des géniteurs, de formation et
    d’apprentissage où les paysans viendront apprendre de nouvelles techniques d’élevage et de
    conditionnement de viande. Les thèmes à aborder seront les suivants :
  • Différents types d’élevage :
     Cuniculture (lapins) ;
     Aviculture (poules, cailles, canards, etc.) ;
     Chenilles ;
     Porcins (porcs) ;
     Caprins ;
     Pisciculture ;
     Ovins (moutons) ;
     Bovins (vaches).
  • Méthode d’élevage
    1) Construction des poulaillers (système au sol, système de batterie) ;
    Construction des clapiers
    Construction des étables (stabulation libre, stabulation entravée) ;
    Construction des bergeries ;
    Construction de porcheries (élevage entravé) ;
    Pisciculture hors sol.
    2) L’alimentation : rations, exploitation rationnelle des pâturages, paddocking, usage des
    concentrés, alimentation automatique, production d’asticot, …

3) Les méthodes modernes de reproduction :

  • planification de naissances ;
  • insémination artificielle ;
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  • éclosion artificielle des œufs (couveuses) ;
  • synchronisation des chaleurs ;
  • amélioration génétique (sélection, croisements…) ;
  • création des bassins alevinages ;
  • vulgarisation des géniteurs sélectionnés.

4) Le lait et sa technologie :

  • fabrication des fromages, beurres, margarine… ;
  • traite mécanique.
    5) L’hygiène
  • prophylaxie hygiénique ;
  • soins curatifs ;
  • éradication de grandes endémies (piroclasnose, trypanosomiase, verminose) ;
  • éradication des vecteurs de certaines de ces maladies : tiques, glossines ou mouches tsétsé par des techniques modernes telles que l’irradiation des mâles ;
  • la pathologie vétérinaire ;
  • l’inspection des viandes ;
  • la construction des abattoirs et l’hygiène de la viande ;
  • des techniques de conservation et de conditionnement des viandes,
  • – chaînes de froid ;
  • pisciculture (familiale et industrielle).
    Des stages pratiques seront organisés au bénéfice des paysans. Ces fermes pilotes serviront
    comme point de départ de la vulgarisation du petit et du gros bétail. Vulgarisation des géniteurs
    améliorés tels que les poules de races Leghorn blanches et Rhodes Island Red, les porcs de race
    Large White, les moutons Mérinos ou l’Ile de France, les bovins de race Freesland, New Jersey
    et Charolais, etc…
    En ce qui concerne le type d’élevage, nous optons pour le système mixte afin que la population
    rurale ait à sa disposition de la viande, à court, moyen et long terme. Puisque l’élevage bovin
    seul suppose des investissements considérables et que sa rentabilité est toujours à long terme à
    cause du faible taux de fécondité de la vache et de la longue durée de gestation, nous proposons
    la promotion de l’élevage des petits bétails (lapin, volailles, porc, caprins) suite leur prolificité
    et faible coût d’investissement.
    La formation des animateurs ruraux est très indispensable, cela suppose donc la création, au
    préalable des centres de formation pratique en élevage avec le concours des fermiers
    expérimentés américains, occidentaux et nationaux. Nous proposons pour cela qu’une rencontre
    entre ces différents fermiers expérimentés et les paysans ait lieu avant de démarrer le projet.
    Des techniques nationales et expatriés étudieront ensemble tous les problèmes qui pourraient
    entraver le bon déroulement de toutes les phases de réalisation.
    Le choix du type d’élevage variera en fonction du milieu, il faut tenir compte des préférences
    alimentaires et des conditions écologiques avant de donner priorité à un type d’animaux.
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    C.2. LA PROMOTION RURALE
    La promotion rurale vise l’amélioration du bien-être de la population au point de vue physique,
    culturelle et morale. La production agricole procure à l’homme des moyens (produits, récoltes,
    viandes) nécessaires pour équilibrer son alimentation et se faire des économies. Ces moyens
    vont être utilisés rationnellement grâce au concours du service de promotion rurale.
    Celui-ci comportera deux sections principales à savoir la section « santé et nutrition » en
    collaboration avec les pôles des santés primaires et la section « développement communautaire»
    en collaboration avec les sociétés sectorielles.
    a) Santé et nutrition
    L’éducation sanitaire et nutritionnelle doit s’insérer dans un programme où sont impliqués
    différents secteurs qui paraissent essentiels comme le plan, l’agriculture et l’éducation
    nationale.
    b) Développement communautaire
    La section « développement communautaire » s’occupera de l’encadrement des paysans. Des
    travaux collectifs seront entrepris et parmi eux, nous citerons entre autres :
  • la participation à l’entretien des routes ;
  • la participation à la construction des ponts ;
  • l’entretien des sources d’eau potable ;
  • l’installation d’un réseau hydraulique (pompe d’eau) ;
  • l’amélioration de l’habitat : construction d’un village pilote autour de la ferme
    expérimentale ;
  • champs collectifs ;
  • électrification rural ;
  • la formation professionnelle des jeunes (menuiserie, couture…) ;
  • l’alphabétisation fonctionnelle des adultes ;
  • les fermiers autochtones participeront à la création des coopératives de production et de
    vente ;
  • l’élaboration des circuits commerciaux…
    D. FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE
    Ces actions se dessinent en programmes suivantes :
  1. PROGRAMME DE RELANCE DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE
    Chaque ETD doit avoir une station de recherche agronomique (avec les programmes suivants,
    maïs, manioc, riz, légumineuses, horticulture, fertilisants et intrants agricoles), une école
    technique pilote avec les options suivantes, agriculture, vétérinaire et agroalimentaire,
    scientifique et un institut supérieur agrovétérinaire.
    Chaque territoire doit avoir un institut facultaire d’agroalimentaires et génies. Chaque station
    devra faire le diagnostic sur le potentiel agricole de son ressort et proposer le plan de la
    relance. Chaque province doit avoir un centre de recherche agronomique opérationnel.
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    COUT DE FINANCEMENT DES STATIONS DES RECHERCHES
    AGRONOMIQUES
    RUBRIQUE unité quantité cout/programme 5
    Programmes
    145
    annuel TERRITOIRES
    Chef de station Prs 1 18000 90000 13.050.000
    Techniciens 0 –
    A0 Prs 1 12000 60000 8.700.000
    A2 Prs 4 24000 120000 17.400.000
    A3 Prs 8 24000 120000 17.400.000
    Staff admin et financier Prs 3 7200 36000 5.220.000
    Main d’œuvre spéciale Prs 10 12000 60000 8.700.000
    Main d’œuvre journalière Prs 15 9000 45000 6.525.000
    TOTAL PERSONNEL 106200 531000 76995000
    Équipement –
    Motoculteurs + accessoires lot 1 20000 100000 14.500.000
    Kit protection lot 1 10000 50000 7.250.000
    Kit matériel lot 1 15000 75000 10.875.000
    Stockage lot 1 10000 50000 7.250.000
    Land cruiser lot 1 60000 300000 43.500.000
    Motocycles lot 5 7500 37500 5.437.500
    Bicyclettes lot 8 1200 6000 870.000
    TOTAL ÉQUIPEMENT 123700 618500 89682500
    frais de fonctionnement lot 1 50000 250000 36.250.000
    TOTAL
    FONCTIONNEMENT 50000 250.000 36.250.000
    Construction bâtiment
    administratif et logement lot 1 75000 375.000 54.375.000
    TOTAL CONSTRUCTION 75000 375000 54.375.000
    TOTAL GENERAL 354.900 1.774.500 257.302.500
    Dans chaque station de recherche agronomique, nous prévoyons l’implantation de 5 programme
    de recherche en moyenne en tenant compte des potentialités de chaque territoire, avec la priorité
    sur le programme, maïs, manioc, riz, légumineuses, fertilisants et intrants agricoles.
    Le cout de chaque programme est estimé à 354.900 USD. Pour les cinq programmes, il faut
    1.774.500 USD par station et par territoire. Pour les 145 territoires, le coût est estimé à
    257.302.500 USD par an.
  2. PROGRAMME D’ENCADREMENT DES PAYSANS
    Restaurer le service d’encadrement des paysans par les moniteurs. Si l’on considère que
    chaque moniteur agricole doit encadrer 400 agriculteurs pour atteindre 15.000.000
    d’agriculteurs il faudra engager 37.500 moniteurs agricoles.
    Les principales préoccupations de vulgarisation concernent :
  • des problèmes techniques que les paysans ne savent pas résoudre de manière satisfaisante ;
  • des problèmes d’approvisionnement en intrants ;
  • des problèmes relatifs à l’environnement de la production ;
  • des problèmes liés à la santé et nutrition.
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    Pour ce faire, le programme de vulgarisation développe des thèmes de vulgarisation, de
    recherche et développement, un programme d’appui, d’intercession et d’information auprès
    des exploitants agricoles.
    Les résultats de ce processus de formation se mesurent en termes d’adoption des méthodes
    techniques introduites dont l’impact s’observe sur l’évolution de la production et celui de
    l’environnement naturel et socio-économique.
    Le programme de vulgarisation doit produire les guides techniques suivantes :
    1° Cultures vivrières (maïs, riz, manioc, patate douce, sorgho, igname, bananier, etc.) ;
    2° Cultures de rente/industrielle (caféier, théier, ananas, cacaoyer, cotonnier, etc.) ;
    3° Cultures maraîchères ;
    4° Agroforesterie ;
    5° Petits élevages ;
    6° Transformation des produits d’origine végétale ;
    7° Cultures fruitières ;
    8° Élevage du gros bétail et traction bovine ;
    9° Pisciculture ;
    10° Transformation des produits d’origine animale ;
    Ces guides sont des outils utilisés par les vulgarisateurs dans leur travail de vulgarisation auprès
    des paysans.
    Revue « Le paysan patron »
    Pour cette revue, le programme comptera notamment les numéros portant sur les thèmes
    suivants :
  • N° 1« Spécial Système de vulgarisation »
  • N° 2 « Spécial Femmes »
  • N° 3 « Petits éleveurs et Évolution du Système de vulgarisation »
  • N° 4 « ONG et Organisations paysannes »
  • N°5 « Spécial jeunes et entrepreneuriat » ;
    Chaque ETD devra disposer d’une radio communautaire qui n’aborde que les thèmes liés au
    développement locale.
    FINANCEMENT DU PROGRAMME DE VULGARISATION AGRICOLE
    RUBRIQUES Prs QUANTITE TOTAL/AN TOTAL 145
    Chef de vulgarisation Prs 1 9000 234000
    Chef de secteur Prs 4 28800 4176000
    Technicien spécialisé Prs 6 28800 4176000
    Superviseurs Prs 6 21600 3132000
    Moniteurs Prs 260 624000 90480000
    Total personnel 712200 11.718.000
    Fonctionnement FORFAIT 145 50000 7.250.000
    Total fonctionnement 50000 7.250.000
    Investissement 100.000 14.500.000
    Total investissement 100.000 14.500.000
    TOTAL GENERAL 862.200 33.468.000
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    Pour relancer l’encadrement des paysans de façon efficace et efficiente, il faut 862.200 USD
    par territoire en moyenne et 33.468.000 USD par an sur l’ensemble du pays.
    Pour financer cette politique, les actions prioritaires sont regroupées en programmes qui
    seront implantés dans les 145 territoires.
    En observant la loi de finance 2022 évaluée à 9.340.197.111 dollars américains, les crédits
    prévus pour les trois ministères, notamment recherche scientifique, agriculture et
    développement rural, sont de 653.322.387 dollars américains soit 7% des prévisions totales.
    Les crédits des rubriques liées aux investissements sur les ressources propres, ressources
    extérieures, transferts aux provinces et contrepartie des projets sont de 533.801.389 dollars
    américains. Ces crédits comparés au coût des deux programmes présentés dans cette étude,
    évalué à 290.770.500 dollars américains soit 54,5 % des prévisions de ces trois ministères.
    Ceci démontre qu’avec la volonté politique, avec le budget actuel, c’est possible de booster le
    développement du pays en passant la relance du secteur agricole.
    Fort malheureusement, le taux d’exécution des crédits de ces trois ministères n’a été que de
    1,3% de taux d’exécution. Pure encore, pour les rubriques d’investissements, l’exécution n’a
    été que de 0,1%. Les dépenses sur les ressources extérieures ne sont tracées par le ministère
    de budgeti
    .
    Avec l’encadrement de 15.000.000 des ménages agricoles, si 50% d’entre eux font un ha de
    maïs par an avec rendement d’au moins 1 une tonne par ha, la production nationale du maïs
    sera de 7.500.000 tonnes. Ce rendement va continuer à augmenter avec l’introduction des
    variétés améliorées de haut rendement. Ce qui fait que d’ici 5 ans le pays atteindre
    l’autosuffisance alimentaire. Ca va de même pour les autres cultures (RIZ, MANIOC,
    LÉGUMINEUSES, etc.).
  1. PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE
    Ce programme concerne le financement des projets de :
  • Entretien et aménagement des routes de dessertes agricoles ;
  • l’installation d’un réseau hydraulique (pompe d’eau) ;
  • l’amélioration de l’habitat ;
  • champs collectifs ;
  • électrification rural ;
  • la formation professionnelle (en menuiserie, couture…) des jeunes des œuvrés;
  • l’alphabétisation fonctionnelle des adultes ;
  • création des coopératives agricoles ;
  • l’élaboration des circuits commerciaux…
    Le coût de financement du troisième programme sera évalué après le lancement des
    deux premiers programmes.
    i États de suivi budgétaire provisoires au 31 décembre 2022 du ministère de budget

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Pour conclure, la réhabilitation du secteur agricole et rural est une grande priorité pour
notre pays mais de tous les temps négligées. D’abord par manque de vision et de volonté
politique des dirigeants d’hier comme d’aujourd’hui, ce qui explique l’abandon de ce
secteur, base de la croissance inclusive, de la diversification et du développement.
Jusque fin 2022, le budget du secteur agricole n’a jamais dépassé 2 à 3% de prévision
du budget et souvent moins de 1% à la phase d’exécution. Le budget de la recherche
agronomique n’a jamais dépassé 0,01% du budget. L’accord de Maputo recommande
aux pays de la SADEC de réserver à l’agriculture 10% du budget global.
En chiffres, l’exécution du budget du secteur a toujours été d’environ 50 millions de
dollars. Pensons à 58 millions de dollars perdus avec le programme de 100 jours, 138
millions du projet Tshilejelu, 17 milliards perdus dans l’accord sino-congolais, 800
millions détournées dans la paie des fonctionnaires, 700 millions d’exonérations au
géant minier Glencore, etc.
Pensons aussi à tous les dépassements budgétaires de certaines institutions
constitutionnelles dont les crédits votés dans la loi des finances passent en fin d’exercice
de 159 millions à 350 millions soit 7 années des budgets exécutés du secteur agricole.
Dès janvier 2019, le nouveau régime devait tourner le dos aux mauvaises pratiques de
gouvernance du régime passé et donner véritablement priorité au peuple d’abord, dont
l’agriculture est la principale source des revenues.
Ce n’est pas à quelques mois des élections qu’un discours démagogique va combler un
déficit alimentaire de 750 millions de tonnes de maïs.
Pour l’ODEP
Florimond MUTEBA TSHITENGE
Président du Conseil d’Administration

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