LA COOPERATION INTERNATIONALE : METTRE FIN AL’ESCLAVAGE ET AUX CHANTAGES DES PARTENAIRES NEOCOLONIAUX « AVRIL 2023 « 

  • Mise à jour
  • Publié dans Non classé
  • 14 minutes de lecture
  1. RAPPEL SUR LA VISION DU DEVELOPPEMENT A SUIVRE
    0.1 La République Démocratique du Congo un pays aux structures économiques
    primaires, extraverties
    Bientôt 63 ans que notre pays est théoriquement indépendant. Mais c’est depuis 1885 que
    notre économie continue à être désespérément extravertie et est dépendante de l’extérieur
    par la contribution de ce secteur au PIB, les revenus d’exportation, l’importance du capital
    étranger investi et la technologie étrangère utilisée. Les produits miniers sont restés
    irrémédiablement pour la RDC :
  • La base de son économie
  • La source de financement et d’approvisionnement du pays en matière première, bien
    de premières nécessités et d’équipements.
  • La garantie de son endettement extérieur et du service de la dette.
  • La source la plus importante de ses recettes publiques
    Dans une telle situation notre économique est très vulnérable. La détérioration des termes de
    l’échange et la chute des cours des produits primaires exportés par notre pays peut bloquer
    toute l’économie. C’est cela le néo-colonialisme entretenu par les dirigeants successifs qui se
    sont succédé à la tête du Congo depuis 63 ans. Mais que dis-je plus de 63, 150 ans de
    colonialisme et de néo-colonialisme qui date de 1885. Nous sommes partis de l’esclavage de
    Léopold II au colonialisme de la Belgique et enfin au néo-colonialisme qui dure depuis 63 ans.
    0.2 Les conséquences de cette extraversion pour le pays et pour son peuple
     Une disparité trop grande entre les revenus et les salaires ;
     Une étroitesse du marché de consommation locale indispensable à l’industrialisation
    du pays et à son développement global ;
     Des graves problèmes sociaux : exode rural des jeunes et vieillissement des
    campagnes, urbanisation insuffisante, insuffisance également de services sociaux,
    chômage, sous-emploi, malnutrition, logements insalubres, maladies endémiques, etc.
     Concentration de la croissance dans quelques secteurs non prioritaires au détriment
    des secteurs primaires et secondaires pro-pauvres ;
     Dépendance financière et technologique de l’extérieur en raison du rôle important
    laissé à l’investissement étranger dans l’exploitation des ressources naturelles
    destinées aux marchés extérieurs et dans les infrastructures d’appui à cette
    exploitation.
    0.3 L’exigence d’une construction économique endogène, autocentrée, autodéterminée
    est incontournable : les grandes orientations
    Opter pour un développement endogène, c’est faire en sorte que celui-ci réponde à des
    valeurs communes, à une inspiration cohérente, à des espoirs et des besoins partagés, où se
    reconnait l’ensemble de la collectivité nationale, et qu’il puisse mobiliser ses volontés, ses
    énergies, ses imaginations rassemblées. C’est au regard de cette exigence que nous pourrons
    envisager le processus de modernisation et la maîtrise du savoir-faire modernes.
    Ce développement n’aura de sens que s’il renforce et fortifie la créativité sociale, il ne pourra
    réussir que s’il est assumé par des populations pleinement conscientes de sa nécessité, aptes
    à agir et décidées à le faire. Cela veut dire qu’il faudra parier sur l’homme et ses possibilités,
    2
    lui donner des raisons de vouloir aller de l’avant, de moduler les innovations technologiques,
    sociales, politiques, culturelles de sorte qu’elles soient à chaque étape, assumées par la
    population elle-même et vécue par elle comme un dépassement créateur et bénéfique.
    0.4 La priorité accordée à la coopération sud-sud
    Le développement endogène, même s’il exige de compter d’abord sur ses propres forces, n’a
    rien à voir avec l’autarcie. Le pays se doit de recourir à l’importation des inputs nécessaires à
    l’accélération de son développement (équipement, énergie, certaines matières premières).
    Les échanges avec les occidentaux restent nécessaires mais doivent être qualitatifs.
    Il va falloir développer l’autonomie collective avec les pays de l’Afrique, l’Amérique Latine,
    l’Asie, le moyen orient en agissant dans deux directions :
    1) L’entraide mutuelle (échange des matières premières, en évitant plusieurs
    intermédiaires)
    2) Contrôle national de l’exploitation des ressources naturelles. Les exportations doivent
    être réduites au niveau des importations exigées par la stratégie interne du
    développement endogène.
    Actuellement, on exporte en fonction des besoins du centre et puis on se pose la
    question de savoir quoi faire avec les devises.
    I. LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT : LES PRINCIPES ET PRATIQUES A
    RETENIR
    1.1 La communauté internationale et le soutien à la voie de développement endogène
    de la RDC : les principes à retenir
  • La communauté internationale, doit encourager le moindre effort d’ouverture allant dans
    le sens de favoriser le débat, la tolérance, la décentralisation des processus de
    développement, la participation active des populations et de leurs organisations à la
    formulation de stratégies de développement.
    La liberté de la presse actuelle doit être encouragée et soutenue. La diffusion large des
    journaux est très nécessaire, les articles écrits en langues locales etc. tout cela doit être
    soutenu.
  • Les programmes d’assistance techniques doivent être orientés vers le renforcement des
    capacités locales en matières d’analyse politique, la conception et l’exécution de
    programmes de reformes et de développement économiques ; l’évaluation des politiques
    publiques ;
  • Soutenir l’inversion du flux des ressources financières du Congo vers les institutions
    financières et les pays donateurs, et utiliser ces ressources à des fins de développement
    et au profit des populations afin de dégager des ressources pour le développement
    participatif ;
  • Concernant la dette et ses obligations au titre du service de la dette, il faudra les effacer
    totalement afin de libérer des ressources pour financier le développement et la
    transformation sociale sur une base participative ;
    3
  • Placer la dimension humaine au centre des programmes d’appui au redressement
    économique du Congo. Ces programmes devront être élaborés avec le concours de
    forces vives congolaises dans le cadre d’un programme de reconstruction nationale ;
  • Aider les ONG et Syndicats locaux dans leurs activités de formation, la constitution de
    réseaux, la documentation et une large diffusion de leurs données d’expérience.
    1.2 Le rôle des ONGs Internationales : les principes à retenir
    Les ONGs étrangères quand elles peuvent travailler dans la transparence et la loyauté vis-àvis du pays d’accueil, la République Démocratique du Congo, ont un rôle non négligeable à
    jouer, pour appuyer les efforts de reconstruction notamment les initiatives et les structures
    visant la participation populaire. Ces ONGs animées des sentiments de véritable solidarité
    pour la RDC et il y en a, devront :
  • Etre elles-mêmes des structures non fantaisistes, démocratiques dans leur mode
    d’organisation et de fonctionnement et responsables ;
  • Elles doivent être capables de diffuser davantage les expériences réussies de
    participation populaire et procéder à un échange de données d’expériences pour créer
    un effet multiplicateur ;
  • Les ONG non congolaises devraient accroître leur appui en axant leurs opérations dans
    le cadre de stratégies économiques et de programmes de réformes nationales, visant à
    combattre l’extraversion de l’économie congolaise et à intérioriser le processus d’un
    développement durable, en mettant particulièrement l’accent sur la dimension humaine
    et la participation populaire.
    Ces ONG devraient utiliser, au maximum, les compétences locales pour ce qui est de leurs
    activités de développement au Congo.
    Ces ONG en collaboration avec les ONG congolaises devraient sensibiliser davantage
    l’opinion publique internationale aux causes réelles de la crise congolaise et aux mesures à
    prendre pour s’attaquer à des causes profondes.
    Ces ONG étrangères doivent reconnaitre que leur influence en tant que donateurs empêche
    souvent un véritable partenariat entre elles et les populations locales et entrave l’instauration
    d’un climat propice à la participation populaire, d’où la nécessité d’une coopération
    transparente qui reflète les priorités locales.
    Certaines de ces ONG étrangères sont totalement dépendantes des appuis financiers de leurs
    gouvernements. Elles ne sont donc pas un modèle d’indépendance pour leurs partenaires
    congolais qui en très grande majorité ne sont pas financées par leurs gouvernements et sont
    contraintes de vivre dans les rapports d’esclaves à maîtres avec leurs partenaires étrangers
    qui exercent des chantages permanents sur elles et cherchent à leur dicter en permanence
    les positions à prendre parfois dans les domaines divers contraires aux intérêts fondamentaux
    de leurs propres pays la RDC.
    Elles apparaissent comme des courois de transmission des politiques publiques de leurs pays
    et véhiculent les mêmes rapports de dominations néocoloniales envers leurs partenaires
    locaux que leurs gouvernements envers la RDC.
    4
    Le Gouvernement congolais doit comprendre que les Fonds utilisés par les agences et ONGs
    étrangères et les Ambassades occidentales pour s’asservir la société civile congolaise
    proviennent des trésors publics des puissances mondiales.
    Le gouvernement congolais doit se faire un point d’honneur de libérer la société civile
    congolaise de l’esclavage et des chantages des ONGs étrangères. Il doit créer une Agence
    nationale dotée d’un fond pour prendre en charge plusieurs ONGs : Appui institutionnel,
    financement des projets, etc.
    Le Congo dispose des grandes structures citoyennes qui sont devenues un patrimoine
    national, une fierté pour la RDC et le continent africain, elles ne peuvent pas être à l’esclavage
    et à l’humiliation continuelle de certaines ONGs étrangères.
    Ce fond sera inscrit dans la loi des finances, voté par le parlement et contrôlé par les
    Institutions Supérieures de Contrôle. Un criterium sévère sera établi pour l’octroi des
    subventions étatiques.
    Si la vision globale de la politique étrangère, de la politique de la coopération et de l’aide
    publique au développement s’inscrit dans le moyen et long termes, l’appui aux ONGs
    congolaises s’inscrit dans l’urgence.
    Dans l’immédiat, nous en appelons à la création d’une Commission mixte Gouvernement –
    Société civile congolaise, pour démarrer les travaux d’une étude de faisabilité de la création
    de l’agence et de sa mise en place et de son fonctionnement dans les mois qui viennent. Le
    fond société civile devrait figurer dans le prochain collectif budgétaire.
    1.3 L’aide occidentale matérielle, financière et humaine au développement
  1. La politique de coopération future entre la RDC et ses partenaires doit être axée sur
    les points fondamentaux suivants :
  • signature des accords qu’avec des pays amis et dont les grandes lignes politiques et
    économiques soient compatibles avec celles de la RDC ;
  • s’engager fermement dans des accords sur des visions du développement
    complémentaires entre la RDC et le pays donateur ;
  • s’engager mutuellement à respecter la clause fondamentale liée au respect des droits
    de l’homme ;
  • ne pas s’engager dans des accords préférentiels de pays à pays, chaque pays devant
    être traité sur un pied d’égalité ;
  • ne s’engager dans des projets que si la RDC sera en mesure de poursuivre le
    financement des charges récurrentes après la fin du financement extérieur ;
  • la RDC doit s’engager à couvrir au moins les salaires de la main d’œuvre autochtone,
    et en général les salaires locaux, en monnaie locale, et ce pour responsabiliser les
    bénéficiaires au niveau local, régional et national.
  1. Les choix politiques de la coopération doivent être orientés selon les secteurs
    prioritaires suivants :
    5
  • favoriser dans le domaine de la coopération internationale, comme d’ailleurs dans
    toutes les formes de développement, un équilibre dans la répartition des projets selon
    les différentes régions du pays ;
  • favoriser des projets de coopération visant à assurer l’auto-suffisance alimentaire du
    pays ;
  • les projets agricoles auront la priorité absolue en ce sens qu’ils doivent s’adresser et
    bénéficier à des paysans et non à des entreprises à vocation purement commerciale,
    et projets agro-alimentaires (ces derniers projets doivent être financés dans le cadre
    d’accords commerciaux d’Etat à Etat) ;
  • favoriser des projets de développement en milieu rural destiné à promouvoir des
    revenus aux paysans (artisanat, produits agricoles, etc…) pour améliorer les
    conditions de vie des plus défavorisés (les femmes, les villageois pauvres,…), et pour
    lutter contre l’exode rural ;
  • favoriser les projets visant à améliorer les possibilités de commercialisation des
    produits des paysans, et à leur propre bénéfice (et non pour alimenter les circuits
    classiques de commercialisation via les spéculateurs et les commerçantstransporteurs) ;
  • au niveau des projets de développement liés à l’enseignement et à la formation, seuls
    les projets de formation technique proprement dite pourront recevoir la priorité. Le
    terme « technique » doit être entendu dans le sens de formation technique de niveau
    moyen : apprentissage de métiers manuels, de technicité moyenne. Les projets d’aide
    à l’enseignement primaire, à l’alphabétisation, à l’enseignement secondaire et
    universitaire à dominante littéraire doivent être exclus de la coopération au
    développement ;
  • les accords de coopération seront plus axés sur des dons de matériel d’équipement
    que sur des salaires de formateurs proprement dits (le know how existe en RDC dans
    une très grande mesure), encore que, dans certains domaines, il puisse être
    nécessaire de prévoir des salaires d’enseignants à charge du pays donateur ;
  • seuls des niveaux de formation particuliers de haute technicité pourront être assurés
    par le pays donateur au niveau de bourses d’études dans les pays étrangers ;
  • les projets d’information au niveau des populations rurales et urbaines défavorisées
    recevront une priorité égale aux projets agricoles (radio libre,…) ;
  • les projets de santé ne doivent pas être prioritaires au niveau de la coopération
    bilatérale. Ils peuvent être financés dans le cadre des conventions multilatérales
    (OMS,…) ;
  • seuls, des projets de santé à petite échelle au niveau rural (soins de santé primaires,
    dispensaires de brousse ou de quartiers urbains défavorisés,…) peuvent être pris en
    charge par la coopération bilatérale. Une fois encore, les projets d’aide en
    équipements et en médicaments sont infiniment plus nécessaires que ceux en
    personnel médical ; ce personnel existe en RDC ou est mobilisable depuis l’étranger
    (retour des réfugiés éduqués) ;
    6
  • en aucun cas, les projets de coopération ne doivent prendre en charge les salaires
    du personnel local à tous les niveaux. Ceux-ci doivent rester intégralement à la charge
    de la RDC, d’une part pour intéresser réellement le pays bénéficiaire à l’aide offerte,
    d’autre part pour permettre la reprise par la RDC du projet au terme du financement
    étranger.
  • Les projets de construction d’infrastructures sont la base du développement futur de
    la RDC, cependant leur financement ne doit pas être pris en charge par l’aide et la
    coopération internationale, pour deux raisons essentielles :
     les besoins en équipements lourds doivent être couverts par l’achat par le
    gouvernement congolais à des taux d’intérêts préférentiels grâce à des prêts
    d’Etat à Etat. De plus, la majorité de ces équipements existent en RDC ; et les
    besoins se situent surtout au niveau des pièces de rechange et du carburant.
    Ces accords de financement peuvent également entrer dans le cadre des
    crédits provenant des institutions existantes d’aide multilatérale (article 953 de
    la Convention de Rome des communautés économiques européennes) ;
     l’entretien des routes nationales, régionales et de desserte agricole doit être
    assuré par des cantonniers (avec en moyenne un cantonnier par kilomètre de
    route, voire deux ou même trois sur les routes à fort trafic). Ces derniers doivent
    être pourvus d’un équipement minimum (1 brouette, 1 pelle, 1 pioche, 1 paire
    de gants) qui peut rentrer dans le cadre d’un financement global spécial auprès
    des bailleurs de fonds traditionnels. Les salaires des cantonniers, comme
    d’ailleurs de tout le personnel local, doivent être pris en charge par le
    gouvernement congolais. Ces cantonniers seront insérés dans les unités
    d’entretien et de réfection des routes (UDR) ;
  • la RDC ne doit pas s’engager dans des projets d’équipements en infrastructures et
    en moyens de communications (ferroviaires, aériens, fluviaux, routiers,
    téléphoniques, etc…) par le financement de la coopération internationale. Le
    financement de ces investissements nécessaires doit être trouvé par le concours
    d’institutions multilatérales, ou par des prêts d’Etat à Etat et par des emprunts à faible
    taux d’intérêts.
    Les contacts :
    (+243) 897 580 434
    823 007 510
    826 801 954

Laisser un commentaire